La deuxième semaine de février, la couverture de la France par les médias russes a été majoritairement caractérisée par l’augmentation de la pression autour de la crise russo-ukrainienne.
Les médias russes analysés se sont focalisés sur la visite du président de la République à Moscou et à Kiev, la position des candidats à la présidentielle à l’égard de la Russie et, par conséquent, l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. La fin de la semaine a été couverte surtout dans le contexte des échanges téléphoniques entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, ainsi que les manifestations du « convoi de la liberté ».
La couverture médiatique de la visite du président français à Moscou a été présentée sous un angle positif pour le maître du Kremlin et ouvertement négatif, voire insultant envers le chef d’État français.
Nous avons aussi observé des tentatives visant à augmenter le rôle de Poutine, présenter la Russie et la France comme des puissances qui s’entendent, ainsi que de souligner l’ « importance » du rendez-vous entre les deux présidents. Certains articles évoquaient la « préoccupation commune » en matière de sécurité en Europe ou encore que Macron a caractérisé l’échange avec son homologue russe comme « substantiel et riche ».
De l’autre côté, plusieurs tentatives ont été réalisées afin d’insulter et décrédibiliser le président de la République. Les médias russes n’ont pas été dans la retenue en utilisant des formulations du type « Poutine a placé Macron devant un choix » ou qu’Emmanuel Macron « a été forcé de maintenir la distanciation sociale » vu le refus de passer le test PCR russe.
Les médias russes ont, comme d’habitude, fait recours aux commentaires laissés sur les sites d’actualité français afin d’attaquer le président français. Il s’agit, notamment, de News Rambler, Ria Novosti et Regnum, qui ont traité Macron de « ridicule », « stagiaire » qui « est venu voir le patron » ou encore de « petit chien » qui suit Biden.
L’opinion des candidats à la présidence française a aussi été exploitée à la fois dans le contexte des pourparlers Macron-Poutine et aussi dans le cadre de la démonstration du soutien à la Russie, y compris dans le cadre de la non-adhésion de l’Ukraine à l’OTAN.
Notamment, TASS a souligné que Marine Le Pen considère « la conduite de la guerre froide contre Poutine » comme une erreur. À son tour, Regnum a spéculé sur la possibilité pour la France de « retrouver sa place de leader en Europe », mais pas « sous Macron » avec Valérie Pécresse étant présentée comme un tel leader.
Le sujet de l’Afrique a été éclipsé par la crise russo-ukrainienne et la visite d’Emmanuel Macron à Moscou et puis à Kiev. Cependant, l’Agence fédérale de presse (FAN) a, comme d’habitude, présenté un nombre significatif de contenus attaquant la France en Afrique.
Notamment, on peut évoquer l’article du 8 février intitulé « Le Mali accuse la France de vouloir partager la République » ou encore l’article du 11 février reprenant les informations publiées par Malijet spéculant que la France « fait pression sur le Mali de peur de perdre le contrôle de la région ».
Il faut aussi noter que la FAN a également mentionné Valérie Pécresse dans le cadre de son discours appelant à « être franc avec l’Ukraine » concernant l’absence de perspectives pour l’adhésion de ce pays européen à l’OTAN.
Le week-end dernier, les médias russes n’ont pas manqué d’évoquer les manifestations du « convoi de la liberté » à Paris. Notamment, Regnum s’est focalisé sur le nombre de manifestants arrêtés par les forces de l’ordre, alors que la chaîne télé NTV (16,6 millions de visites du site, dont 80,5 % proviennent de Russie) a souligné la transformation des manifestations anti-Covid en « manifestations politiques ».
La liste des médias russes examinés est disponible sur demande.